la st jean baptiste le 24 juin

Dans la nuit du 23 au 24 juin, une coutume ancestrale veut que l'on allume un grand feu de joie à la tombée de la nuit, réunissant autour de sa lumière tous les habitants d'une ville ou d'un village. Associée à Saint Jean-Baptiste, que l'on fête le 24 juin, cette coutume puise ses racines dans une tradition plus ancienne encore, celle de célébrer le solstice d'été.

Le solstice d'été

Le solstice d'été, qui a lieu le 21 juin, correspond au jour le plus long de l'année. Célébré par les peuples païens, le solstice d'été était l'occasion d'allumer un immense feu de joie symbolisant la lumière du soleil.

Un rite christianisé

Comme beaucoup de traditions païennes, le rite du feu de joie a été christianisé au Moyen-Âge. Il parut naturel d'associer ces festivités au célèbre saint dont la date de naissance était proche de la date du solstice d'été.

à Lamarque 

Le feu immense et visible de très loin, rassemble la communauté et constitue déjà, en tant que tel, un spectacle réjouissant et superbe. La tradition veut que les jeunes gens sautent par-dessus le feu. Il peut arriver que l'on danse autour du feu, et parfois même de véritables bals sont organisés à cette occasion.

Chez nous la tradition consistait en des feux que l'on préparait avec soin pour qu'ils se voient de très loin . Soudainement et peu à peu , les feux des villages voisin de Barlest puis de Loubajac, puis de Poeyferré se repondait dans la nuit. Le curé du village venait bénir le feu devant toute la communauté rassemblée. Quand le feu s'achevait, chacun s'emparait d'un tison et le ramenait à la maison. on le mettait sur la cheminée et le soir de tempête ou de grands orages , on le mettait dans le feu pour protéger la maison . Un fois que les vieux étaient rentrés à la maison, les jeunes continuaient la fête autour du feu. Parfois on se maquillait au charbon de bois. 

Jules Breton, La Fête de la Saint-Jean, 1875, musée des beaux-arts de Philadelphie
Jules Breton, La Fête de la Saint-Jean, 1875, musée des beaux-arts de Philadelphie

passé minuit tout ce petit monde revenait vers le village, rentrait dans les propriétés où volets, pots de fleurs et tout objet traînant étaient ramenés sur la place de la poste autour du chêne . Malheur au char, la vache qui traînait dans les champs . Tout le butin s'entassait là pendant toute la nuit. Le recel ne s'achevait qu'avec l'épuisement des jeunes et le jour qui pointe.

Pendant la rapine, hors de question d'être reconnu, on devait s'arranger pour ne pas être vu et surtout reconnu. Interdiction d'en parler après ou de répondre aux questions des anciens: _ mais tu n'y étais pas toi, il me semble t'avoir vu? 

Malheur à celui qui se vantait d'un exploit:

- eh! tu ne reconnais pas ton char? 

- Et non. ce n'est pas le mien .

- Mais si, on te l'a piqué.....

-Ah bon! tu y étais alors? Et ben tu me le ramènes à la maison !

Oui parce que le matin , très tôt , la malheureuse victime venait rechercher ses biens dérobés pour les ramener discrètement à la maison sans être vu. Mais comme toujours , chez nous, on ne voit personne...... mais le rideau bouge à la fenêtre! Sans compter les moqueurs.

souvenirs souvenirs

le boulodrome actuel était un champ avant, libre et inutilisé . C'est là que les jeunes du village se retrouvaient , à la nuit tombée, pour vivre la Saint Jean . Un fatras de palettes , de bois divers s'amoncelaient et on y mettait le feu . De là , on partait dans le village à la recherche de tout ce qui traînait. On escaladait même les clôtures pour aller chercher. ça pouvait aller de l'étendoir à linge oublié, avec de préférence des affaires suspendues, au rateau-fane laissé dans le champ, au char das une grange isole, de pots de fleurs,tuyau, volets enlevés, porte de wc extérieur en passant par la rivière, au tracteur oublié de rentrer dans un garage, de parasols, de salons de jardin, de niche avec son chien . Tout était bon pour ramener sur la place . Dans la nuit, il y avait tout: le risque , avec les gendarmes qui tournaient, les anciens qui eux-mêmes l'avaient faite , qui vous attendaient avec le tuyau d'arrosage branché pour vous arroser, les habitants sortant avec le bruit. Avec le recul, c'était une forme de bizutage vécu en commun, qui vous faisait passer d'enfant à adulte . Le lendemain vous étiez différents --- même si l'année suivante vous attendiez avec impatience le retour de la st Jean. Beaucoup de gens l'ont vécu comme acteur, parfois comme acteur et victime --la malice des gens faisant la St Jean était bien connu-- mais tous nous apprécions cette fête.

alors pourquoi cette tradition a-t-elle disparue?

Parce que peu à peu s'installa une notion de propriété privée , parce que de plus en plus de maisons avaient des chiens, parce que les gens n'hésitaient plus à porter plainte; et puis l'arrivée de nouveaux habitants ne connaissant pas cette tradition la rendait difficile à perpétuer.

Autre problème, pas des moindres, certains habitants venaient faire leur marché, emportant des objets ne leur appartenant pas; quelque part les gens faisant la St Jean étaient responsables des objets déplacés( la dernière St Jean, les objets avaient été mis dans le pré de la maison des oeuvres pour éviter ces vols). 

chaparder les objets oui, mais il était hors de question que les détenteurs des objets ne puissent les récupérer. La tradition disparue et ne fut plus qu'un souvenir pour les "anciens" du village.

un site participatif , enrichissez ce site de documents ou de textes pour qu'ils soient portés à la connaissance de tous. merci d'avance .

Le comté de Bigorre était un comté du royaume de France situé dans le duché de Gascogne. Il est apparu au IX e siècle et a été rattaché au domaine royal en 1302, il a ensuite été détaché de celui-ci en 1425 puis une nouvelle fois rattaché en 1607.