Nous l'avons vu avec la maison, on privilégiait l'aînesse dans les maisons.Ceci imposait le sacrifice des autres enfants qui acceptaient par force leur statut pour protéger l'houstau.
Ils étaient réduits au célibat ou tout au moins à un statut de domestique sans salaire. Les femmes étaient employées aux tâches ménagères et agricoles, les hommes étant chargés de la garde des troupeaux . Cadets et cadettes étaient assurés du vivre et du couvert leur vie durant mais ils payaient cette sécurité du prix de leur propre liberté. Entièrement soumis à la volonté du maître ou de la maîtresse de maison (l'aîné ) ils devaient consacrer tous leurs efforts à la prospérité du groupe familial.
Leur seule chance de promotion était d'épouser une héritière ou un héritier pour les femmes. Les familles étant très nombreuses(cela représentait des forces de travail) , les cadets étaient en surnombre ; pour s'affranchir de l'autorité de leurs aînés , ils n'avaient d'autre solution que de quitter à la fois l'houstau voire le pays
Cette émigration forcée permit le peuplement du piémont pyrénéen, puis un courant prit le chemin de l'Espagne, pour la vallée de l'Ebre , vers les côtes catalanes.
Mais même séparé de la maison , le cadet en restait membre , un membre virtuel puisque absent. Le départ n'était pas considéré comme une rupture irrévocable. Le lien avec l'houstau était si fort , que dans les actes notariés, les notaires prenaient soin de mentionner le nom des absents , lo cap de l'houstau , l'héritier se portant fort pour eux . La coutume leur garantissant un droit de retour , le"droit de chaise" , c'est à dire la possibilité de retrouver une place au foyer à condition de rapporter leurs gains.
Avec l'apparition du droit écrit, le cadet de famille qui n'avait aucun droit sur l'héritage , pouvait prétendre à une part appelé adot. La coutume se bornait à dire "qu'elles soit raisonnable", c'est à dire fonction des moyens de l'houstau. Autrement dit son montant était laissé à l'appréciation du cap de l'houstau, l'héritier, qui le fixait sur le testament ou plus souvent lors de la rédaction du contrat de mariage de l'aîné , acte capital qui tenait lieu d'arrangements familial .
Dans la pratique, la part des cadets étaient bien mince, en espèces ou en têtes de bétail en raison de l'indisponibilité des biens matériels.