Tout d'abord un petit mot pour dire que je me suis servi d'un livre fait par un passionné de l'histoire bigourdane , Monsieur Paul Mousseigne ( cf les références ci-dessous)

L'EGLISE SAINT PIERRE 

Notre église toujours appelé Saint Pierre , saint patron choisit par la communauté de  Lamarque voua un culte ancien à Sainte Catherine qui devait siéger au-dessus du portail de l'église à la place de Saint Pierre. Ce culte remontait à des temps très anciens mais aujourd'hui , on n'en trouve plus que de rares traces et seul des yeux d'initiés peuvent le discerner. C'est grâce aux recherches de Mr Paul Mousseigne que mes yeux ont pu les remarquer . C'est en 1923 , que Lamarque fit siéger la statue de Saint Pierre , et tourna le dos au culte ancien de cette sainte qui fut martyre à 18 ans , en des temps où affirmait sa foi était très risqué.

2023     travaux de ravalement et de rénovation , mise hors infiltration d'eau 

mais qui était Sainte Catherine ? 

Celle qu'adorèrent nos ancêtres  était la fille du rois Costos de Cilicie . Elle naquit entre 290 et 296. Elle fut donc éduquée selon des règles païennes. Sa conversion serait dû à l'apparition de l'enfant Jésus porté par la Vierge . A son baptême , elle reçut le prénom de Catherine ( entre 305 et 310). Jésus la choisit comme fiancé selon les légendes latines et grecques et lui passa l'anneau au doigt.

 

L'empire romain fut partagé entre plusieurs prétendants et ce fut Maximin II Daïa qui obtint l'Orient. Il décida d'obliger tous les habitants à faire des sacrifices aux idoles . Catherine s'y refusa et grâce à son éloquence , elle mit l'autorité de l'empereur en difficulté. Il lui imposa donc un débat face à 50 philosophes chargés de la faire changer d'avis; C'est elle qui les convertit à la foi chrétienne. Fou de rage , l'empereur les fit exécuter . Changeant de stratégie , il lui proposa de l'épouser mais elle le répudia ayant donner son coeur à Jésus . Dans le même temps elle convertit l'impératrice. Arrêtée et emprisonnée , elle fut longuement bastonnée. Refusant d'abjurer sa foi, elle fut torturée puis exécutée, condamnée au supplice de la roue : soit le condamné était écartelé avant d'être exposé sur la roue jusqu'à sa mort, soit il y était attaché en croix, et se faisait torturer par un bourreau.

Selon la tradition , des anges transportèrent son corps sur le mont le plus élevé du Sinaï , un désert entr Israël et l'Egypte . Ce mont prit son nom  . Un monastère orthodoxe  fut installé,  au pied de ce mont, à 1570 m d'altitude . Il contient la 2° bibliothèque de documents anciens après le Vatican et abriterait "le buisson ardent de Moïse.

le culte ancien :

Dans les temps anciens , les gens étaient condamnés à travailler, le bonheur n'étant pas pour eux sur Terre. Accablé d'impôts et de contraintes , il se devait de produire pour payer . Ils craignaient la malédiction divine à travers les guerres , les épidémies , les catastrophes météorologiques . Ils se plaçaient sous la bienveillance de Dieu pour sauvegarder leurs biens et eux-mêmes . Sainte Catherine , sainte patronne des filles à marier , étaient aussi la patronne de nombreux métiers présents dans le village ( meuniers , charrons, tourneurs, cordiers, rémouleurs .... d'où le choix de cette sainte . 

les charpentiers étaient sous la protection de Saint Joseph auquel un autel est toujours dédier dans l'église . Manants et paysans avaient la protection de la chapelle de Piétat  dont la Vierge protégeait "la conservation des âmes et des corps, celle du bétail et des fruites de la terre "

                  On prétend que Sainte Catherine fut connu grâce aux croisades et aux croisés . Certains de nos ancêtres ont pu y participer . Après leur retour de Terre Sainte , ils auraients fait construire un autel et une chapelle pour protéger et vénerer les reliques ramenées ( en 1806, le prêtre Sentubéry précise que l'église contenait des reliques aujourd'hui disparues ) .

Certains noms de famille  rappellent ce temps des croisades : Lacrouts/ Lacroutz ( la croix) Lacrorsade (la croisade ) Crouzat/ Croutsats ( croisé) Lourdâ / Jourdâ ( Jourdain) .

 

Pour un chrétien, au soir de sa vie, il était important d'avoir son corps inhumé au plus près de l'autel d'un saint, lieu ooù l'on récitait des prières journalièrement , afin de bénéficier des grâces pour le salut éternel . En effet , on enterrait dans l'église même si les communautés avaient un cimetière autour de l'église - celui-ci ne recevant  que des cadavres  de guerres, d' épidémies , d' enfants morts sans être baptisés ou de personnes décédées accidentellement sans extrême onction .

On continua à être enterré dans l'église jusqu'en 1776, de préférence dans le choeur , près du maître-autel . C'était la garantie d'avoir sa tombe à l'abri de dégradations diverses  ou de profanations .

Au moment des dramatiques et cruelles guerres de religion si sanglantes , on se mit sous la protection de Sainte Catherine .

 

 

En 1776, une déclaration royale interdit les inhumations dans les église , sauf pour les prêtres , les nobles , les fondateurs de chapelles et les abbés lays dont dépendaient les églises et qui percevaient à ce titre la dîme.

 

cet édit fut confirmé sous la Révolution (1789) dans un édit du 23 prairial de l'an 12 , même après que la propriété des cimetières fut transférée aux communes par les décrets du 4 novembre 1789 et du 5 novembre 1790.

 

A Lamarque, il faut attendre 1767/1768, pour trouver trace de ventes de tombes . On ne mentionne la vente de tombes devant l'autel de Sainte Catherine que dans la séance du conseil de Fabrique ( asssociation gérant les biens de l'église) du 26 mars 1770: 

pour la délivrance d'une tombe à Bernard Sempé dit Peiré dans la chapelle de Sainte Catherine pour la somme de 14 livres dix sols 

pour une tombe dans la chapelle de Sainte Catherine pour Jean Amielle pour la somme de 15 livres 

pour une tombe dans la dite chapelle pour Jean Labarrère dit Pitarre pour 14 livres dix sols .

au XIX °siécle , on constate que la Révolution a provoqié des dégats très importants par manque d'entretien des édifices religieux :

 

2 décembre 1804, Napoléon I° devient empereur des Français. Il rétablit le culte catholique 

 

1816, on trouve dans les registres de la Fabrique , "payé 12 francs pour achever la tribune de l'église et répaer l'autel de Sainte Catherine "

 

1819  "il a été payé  8,30  francs pour les frais de réparation de la chapelle Notre Dame , côté  ORIENT "

 

de 1818 à 1823, de grands travaux de reconstruction sont menés ( toiture, tribune, fonts baptismaux ...)

 

1849 , Nous sommes sous la 2° république ( 1848-1851, avant l'élection du futur Napoléon III ) le conseil municipal de l'époque décide d'aliéner plusieurs parcelles de terrain appartenant à Mr Cazaux , afin d'affecter le résultat de la vente à la reconstruction d'une église 

 

tous les plans qui suivent proviennent des archives départementales et on été dressés par l'architecte du département de l'époque 

25 mars 1852,  l'évèque de Tarbes , Monseigneur Laurence vint bénir l'église restaurée pour la consacrer de nouveau au service du culte divin .

 

1859     l'autel de Sainte Catherine fit l'objet d'une petite modification de son emplacement "exhaussement (surélévation) de l'arceau de Sainte Catherine pour un montant de 10 francs 

 

9 avril 1860  exhaussement de l'arceau sud  pour 10 francs 

 

O n peut en déduire que la chapelle de la Vierge Marie était contre le mur est de l'église (orient) tandis que la chapelle de Sainte Catherine était adossée au mur sud

 

1862     le conseil de Fabrique reçt de Catherine Garrot-Mariat , le leg de 100 fr  pour restaurer l'autel de Sainte Catherine  qui devait être de taille imposante vu la somme donnée et le coût des travaux, plus de 80 francs.

 

5 janvier 1868    le prêtre 

 

19 juin 1868, lors d'une célébration  où de nombreux fidèles étaie,nt présents , la foudre frappa l'église paroissiale sans faire , heureusement, de victimes 

 

5 juin 1868           Fabrique de Lamarque : Mr le curé , mr Duclos, qui préside la Fabrique , a communiqué au conseil son projet de bâtir une nouvelle sacristie au sud-est de la sacristie actuelle et de la chapelle de Sainte Catherine . Il se plaint de la grand humidité dûe à la proximité de la rivière "gaspalou"  , qui coulait près de l'église . Un leg de 400 francs du sieur Lamothe venant étoffer les avoirs de la Fabrique . Il s'enquit des intentions du Conseil municipal . Sous la responsabilité de l'architecte Castillon , on lança l'étude de faisabilité ;  le but était donc de construire une nouvelle sacristie et de prolonger le sanctuaire . Il fallait en premier lieu acquérir les terrains de Mr Cazaux.

Aux archives départementales , quand on met la date de 1868 /1869 voici les plans mis à disposition 

les travaux furent lancés vers 1876 seulement par le nouveau curé , Galés . l'extension du sanctuaire vers l'est et le déplacement de l'ancienne sacristie vers le nord furent abandonnés car trop coûteux .

11 novembre 1921 c'était un vendredi, une messe de requiem fut organisée pour les soldats morts au Champ d'Honneur lors de la grande guerre, celle qu'on appela la der des der . Cette cérémonie donna l'occasion de faire une absolution générale devant l'autel de Sainte Catherine pour qu'elle protège de nouvelles guerres avec toutes les atrocités qui en découlent.

"La fin du culte de Sainte Catherine "

le 1°juillet 1923, le curé Lafforgue organisa une messe solennelle pour Saint Pierre , saint  patron de la commune . La cérémonie prévoyait 2 messes durant lesquelles on vénéra les reliques tandis que la chorale et la musique des papillons de Pontacq accompagnaient  les cérémonies . Les quêtes furent prévues pour l'achat d'une statue de Saint Pierre , remplaçant celle de Sainte Catherine au-dessus du portail de l'église . Ce remplacement fut effectué entre le 1° et le 8 juillet 1923, pour une somme de 341 francs (240 pour la statue + 11,50 de port ).  Sainte Catherine fut définitivement oubliée des Lamarquais et  reliques et statue disparurent . De l'autel de Sainte Catherine on ne conserva que le rétable que vous pouvez admirer derrière l'autel 

un site participatif , enrichissez ce site de documents ou de textes pour qu'ils soient portés à la connaissance de tous. merci d'avance .

Le comté de Bigorre était un comté du royaume de France situé dans le duché de Gascogne. Il est apparu au IX e siècle et a été rattaché au domaine royal en 1302, il a ensuite été détaché de celui-ci en 1425 puis une nouvelle fois rattaché en 1607.